Le blason

Le blason officiel de la commune de Huppy dans le Vimeu.

Source: ASPACHuppy

Lors de la séance du conseil municipal de Huppy du 17 avril 2018, Monsieur le Maire propose le projet de blason de la commune.

Ce blason reprend celui déjà existant de l’ASPACHuppy sur lequel deux modifications sont apportées.

  • Le nom de Huppy en Vimeu est corrigé. Sont ajoutés à Huppy les noms de ses deux hameaux  Trinquies et Poultiéres;
  • Un symbole est également ajouté dans le quartier gauche du bas, une poterie rappelant les fouilles de Trinquies;

L’ensemble du conseil municipal donne un avis favorable. Son adoption, à l’unanimité, est validée lors de la séance du 20 juin 2018. Ce blason devient officiellement celui de la commune de Huppy.

Retrouvez toute la description du blason de la commune de Huppy, tel que l’a pensé et dessiné Claude PIETTE. Toutes les caractéristiques historiques du village sont représentées sur ce blason. Ci-après sa description parue dans le n° 100 du Bulletin Municipal de Huppy «L’Echo de la Huppe», de 2018.

   L’historique de ce blason :

La Maison DE GROUCHES «trois bandes d’azur et quatre bandes d’or alternés horizontales surmonté de la couronne de Marquisat».

Le seul et unique blason pouvant revendiquer le nom de Huppy et celui de la Seigneurie de la Maison DE GROUCHES.

   La Maison DE GROUCHES, l’une des plus nobles & illustres de la Picardie. Elle tire son nom de la Terre de Grouches, dont la Seigneurie était située prés de la ville de Doullens. Nous trouvons dans le vitrail de l’église Saint Sulpice de Huppy, pan sud-est, les relations qui existent avec la Maison DE GROUCHES. Le blason est de conception assez simpliste, trois bandes d’azur (bleues) sont les trois fleuves de la Somme, au nord l’Authie, au milieu la Somme, au sud la Bresle et quatre bandes d’or (jaunes) les riches plaines de blé, alternées horizontalement et surmontées de la couronne de Marquisat. Les Seigneurs DE GROUCHES furent les bâtisseurs et premiers propriétaires du château de Huppy. Ses liens de parenté s’affichent avec des Rois de France et d’Europe, d’où sa concordance avec le blason actuel de Huppy de cette lignée royale et de cette route du lys de France et de la rose de Picardie.

Nous vous invitons à parcourir la Généalogie historique de la maison DE GROUCHES – DE CHEPY en Picardie.

Généalogie de la Maison DE GROUCHES 

De Saint Denis à Boulogne-sur-Mer

Méfiance: Sur certains sites du web, des blasons ou des écussons portant le nom Huppy se baladent sur la toile. Ils se revendiquent comme étant ceux de la commune de Huppy. Les descriptions qui en sont faites sont parfois totalement erronées. 

Origine du blason de la commune de Huppy:

Source: ASPACHuppy & Création: Claude PIETTE

  L’ASPACHuppy, lors de sa création officielle le 10 mai 1984, avait opté pour logo ce dessin ci-contre, représentant en graphiques symboliques ou suggestifs les spécificités du village de Huppy. Nous y voyons au travers des divers traits, le clocher de l’église; une baie aux vitraux historiés; le château comme l’église classé aux monuments historiques; une croix de Lorraine; les ailes et engrenages des moulins à vent de jadis; un sac de farine; des cadenas ou clefs.

Source: ASPACHuppy & Création: Claude PIETTE 14/07/1989

  Après quelques années de travail et de recherches au sein de l’association, Claude PIETTE, qui avait déjà dessiné le premier logo de l’ASPACHuppy, en conçu un second plus représentatif du village avec à peu près toutes ses caractéristiques historiques. Il faut noter ici que le quartier gauche en haut est inspiré du blason de la Maison DE GROUCHES. Nous retrouvons les mêmes couleurs avec l’insertion d’une rivière supplémentaire, La Vimeuse. Sur ce dessin ce ne sont plus les trois fleuves ou rivières, qui composent le blason de la Maison DE GROUCHES, mais maintenant quatre dont les couleurs s’inversent. La Vimeuse se positionnant entre la Somme et la Bresle. Le 14 juillet 1989, naissait cette nouvelle maquette, reprenant dans le quartier bas à gauche le premier logo de l’ASPACHuppy. Celui-ci prenait le nom de «Huppy-en-Vimeu ».                                                                  

Cette nouvelle maquette en couleur devenait le nouveau logo de l’ASPACHuppy.

Source: ASPACHuppy & Création: Claude PIETTE

   Suite à l’adoption par le conseil municipal du blason communal, de sa ressemblance avec le logo de l’ASPACHuppy, de la réunion de l’association tenue le 4 mars 2019, l’ASPACHuppy a décidé de reprendre et d’officialiser son premier logo créé lors de la création de l’association. Ceci afin de se différencier du blason communal de Huppy.

Ce logo créé en 1984, devient dorénavant celui officiel de l’ASPACHuppy.

Source: ASPACHuppy & Création: Claude PIETTE

Une remarque importante s’impose :

La famille DE HUPPY «argent au chevron d’or accompagné de trois huppes de même couleur».

Blason de la famille DE HUPPY n’ayant aucun lien avec la commune Huppy

Cette famille n’a aucun lien avec notre village sauf le nom «Huppy». Elle n’y a jamais possédé de fiefs, n’en a jamais possédé la Seigneurie et n’a jamais habité Huppy. Il y a en France et dans la Somme un grand nombre de patronymes «Huppy» avec ou sans la particule «De».

Claude PIETTE a rencontré il y a plusieurs années des descendants de cette famille qui portent encore ce nom et qui lui ont confirmé après de nombreuses recherches aux archives qu’il n’y avait probablement aucun lien entre leur famille et notre village à part ce nom très répandu encore.

Le Marquis De BELLEVAL écrit dans le Nobiliaire de Ponthieu et de Vimeu édité en 1876 :

 Une seule branche de cette famille a possédé la noblesse, sans anoblissement, en passant ainsi insensiblement de la bourgeoisie à la noblesse

C’est-à-dire qu’à une certaine époque (vers 1164) après enrichissement ou après une certaine notoriété ces bourgeois ont purement et simplement ajouté la particule «DE» à leur nom passant ainsi de la famille de bourgeois HUPPY, à la famille DE HUPPY. Pour cet acte illicite cette famille DE HUPPY fût inquiétée en 1620 pour sa possession de titre de Noblesse.

Il n’y a donc aucune relation de lien de famille entre ce nom et le village. Nous pouvons néanmoins envisager qu’une possibilité existe dans les origines du nom de la commune de Huppy, rien d’autre, un point c’est tout. Voir dans les  «Les origines du nom».

 

  

Notre village

 

Guide historique du village

Origines du nom Huppy

Les fouilles de Trinquies

Le relais de poste aux chevaux

La chapelle  Bibliothéque

Le blason officiel de Huppy

L’histoire de l’eau à Huppy

Artiste huppinois

Croix de consécration et culs de lampe

 Culs de lampe de la chapelle de Saint Sébastien

Sur la gauche du vitrail de Saint Sébastien un cul de lampe aux couleurs bleu et or en forme de rosace. En façade un blason au fond rouge dont les armoiries sont disparues.

Source photo : ASPACHuppy

Sur la droite du vitrail un cul de lampe avec en son dessous un visage. Cette chapelle est dédiée à Saint Sébastien patron de la confrérie de la Charité. Le symbolisme de ce visage représente sans doute la maladie lèpre ou la mort ?

 

 Description: CROIX DE CONCECRATION –

Description des vitraux

N’étant pas spécialiste du vitrail, Claude Piette emprunte la description des verrières à  des représentations qui ont fait l’objet d’études dans trois ouvrages de références :

  • 1) Description  de Philippe Des Forts dans – Picardie Historique et Monumentale.
  • 2) Description de l’abbé Le Sueur, curé d’Erondelle, dans – Notice sur quelques verrières anciennes de l’arrondissement d’Abbeville en 1888.
  • 3) Description de R. Canton – P. Hainsselin dans – 1975, Antiquaires de Picardie.

Découvrons en premier  les baies G – H – I – J – K et L.

Les six vitraux du chœur de l’église.

Vitrail baie G  L’Assomption et le couronnement de la vierge
Vitrail baie H   La rencontre de Jésus et de Véronique
Vitrail baie I  Le couronnement de la vierge

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vitrail baie J  Saint Michel terrassant Lucifer
Vitrail baie K  L’incarnation
Vitrail L Les vertus

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Découvrons la baie D .

Le vitrail de la chapelle de la vierge du transept Nord de l’église.

Vitrail baie D  La résurrection de Lazare

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Découvrons les baies M – N.

Les deux vitraux de la chapelle de Saint Sébastien du transept Sud de l’église.

Vitrail baie M  Saint Sébastien
Vitrail baie N  La translation des âmes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Découvrons les baies P et B.

Le vitrail P au-dessus de la porte Sud de la nef de l’église. Flambage art abstrait

Le vitrail B  sur le mur Nord du bas coté face à cette porte. Flambage les vertus

Vitrail P
Vitrail B

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Découvrons les  baies A – Q et C – O.

Les quatre vitraux face à face  du mur du bas coté Nord et du mur Sud de la nef  de l’église.

Vitrail A – Q et C – O

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour terminer la description des vitraux regardons  les  baies E et F  de la sacristie (ancienne chapelle seigneuriale) .

Des fenêtres en verre cathédrale sans valeur historique.

Verrière de la Baie E – F  Sacristie

Les vitraux

Poursuivons notre visite de l’église et voyons maintenant les vitraux : Quand on pénètre dans l’église, on est tout d’abord frappé parla beauté et l’éclat du chœur (surtout au soleil levant) aux voûtes de pierres sculptées, aux pendentifs finement ciselés rayonnant de mille teintes filtrant au travers des magnifiques vitraux. Ces fragiles œuvres d’art datées de 1545 ont traversé les siècles pour arriver jusqu’à nous avec plus ou moins de bonheur.

Avant 1900: Jusqu’à la fin du XIXème siècle, l’église Saint-Sulpice de HUPPY était dotée en totalité de ses fenêtres de vitraux plus ou moins anciens. Les plus vieux datant d’un peu avant le milieu du XVIe siècle étaient classés « Monuments Historiques ››. Beaucoup de baies avaient au fil des années été garnies de verrières par de donateurs pour marquer un événement heureux ou malheureux de leur existence (comme il était également fait pour la statuaire) Ces verrières avaient plus ou moins de valeur tant historique qu’artistique. Aucune étude sérieuse n’est parvenue jusqu’à nous, malheureusement car il aurait été intéressant pour nous d’en connaître l’exacte description et surtout leur origine.

La restauration en 1900 : Pour ce qui est de la description des verrières actuelles nous nous référerons aux études antérieures.

Une restauration vers 1900 (date inscrite sur la verrière J) par la Maison LATTEUX/BAZIN de MESNIL SAINT-FIRMIN dans l’Oise sous la direction de M. De FRECHENCOURT et De GUYENCQURT, exécutée avec goût et compétence ne permet guère aujourd’hui de distinguer les morceaux changés. Malheureusement plusieurs blasons manquaient; les maîtres verriers se gardèrent bien d’en créer, mais pour ne pas laisser de blancs, ils mélangèrent les armoiries dans certaines baies, rendant pratiquement impossible I ‘établissement des filiations. Certains blasons provenant des fenêtres plus récentes ont ainsi été conservés. Après cette restauration de 1900, il y avait des vitraux dans chaque fenêtre de l’édifice, certaines en grisailles,….. «Pas pour longtemps !››

1914: Les verrières « classées ›› furent déposées en 1914 et reposées après la tourmente. Les verrières non classées étant partiellement restaurées, l’église était à nouveau garnie de vitraux malgré les blancs de plus en plus nombreux.

1939 : Déposés une nouvelle fois en 1939, ils subirent donc par deux fois des restaurations et aussi des retouches dues surtout à leurs changements de place.

Pour la fenêtre I et J : de la chapelle seigneuriale au chœur de l’église

Pour la fenêtre D : du bas-côté Nord au transept Nord.

  Tout ceci pour les verrières classées, les autres disparurent à la destruction en presque totalité de l’église en mai 1940.

Société des Antiquaires de Picardie 1975

Chapitre VIII – Les vitraux

Source: ASPACHuppy

Les vitraux de l’église Saint Sulpice de Huppy aujourd’hui

Pour l’étude de ses vitraux, l’ASPACHuppy se référence à deux recueils;

  • 1) Bulletin Trimestriel de la Société des Antiquaire de Picardie, année 1975, 4éme trimestre;
  • 2) Notice sur quelques Verrières Anciennes de l’arrondissement d’Abbeville, par  A. LE SUEUR, curé d’Erondelle membre de la société des antiquaires de Picardie

 Première étude

ETUDES SUR LES VITRAUX DE PICARDIE 
par
M. G. R. CANTON et M. P. HAINSSELIN
membre résidant membre résidant
Dessins de MM. G. Cahon et F. Vasselle
XXIV
EGLISE DE HUPPY
Les verrières héraldiques de la chapelle seigneuriale et leurs Donateurs.

Principaux ouvrages consultés.

  Pour éviter dans le cours de l’article des répétitions fastidieuses, nous donnons ci-dessous les indications bibliographiques qui concernent les manuscrits et imprimés que nous aurons à citer de nombreuses fois.

Ainsi, pour les manuscrits:

Ms. Amiens 777 désigne : le Ms. 777 de la bibliothèque municipale d’Amiens : Généalogie de plusieurs familles des Païs-Bas, in XVII s., 432 pp, in fol.

  Ms. St-Omer :
le Ms.891 de la bibliothèque municipale de Saint-Omer : Recueil de généalogies, XVIII s., 2 vol., 724 + 580 pp, in fol.

Ms. Macqueron :
le portefeuille de dessins de la bibliothèque d’Abbeville, Dessins Macqueron, Canton d’Hallencourt.

  Ms.Goze 813:
le Ms. 813 de la bibliothèque municipale d’Amiens : Armorial de Picardie (dessins).

  Ms. Goze 820 : –
le Ms. 820 de la bibliothèque municipale d’Amiens : Mélanges historiques, t. V., s.d. in foi.

Pour les imprimés:
  Demay désigne :
Demay (G.) Inventaire des sceaux de Flandre, Paris, lmpr. Nat., 1873, 2 vol., 527 + 500 pp,, in 4°. Si en quelque endroit un autre ouvrage du même auteur est cité, l’indication bibliographique en sera alors donnée.

Et il en sera de même pour tous les auteurs qui suivront.

  Belleval fiefs :
Belleval (René de) : Les fiefs, et seigneuries du Ponthieu et du Vimeu…, Paris, Dumoulin, 1870, 852 pp., in 4°.

  Belleval nobil :
Belleval (René de) : Nobiliaire de Ponthieu et de Vimeu, 2me édition, Paris, Bachelin-Deflorenne, 1’876, 8 pp. et 936 col., in 4°.

  Rosny :
La Gorgue Rosny (L.E. de) : Recherches-généalogiques sur les comtés de Ponthieu…, Boulogne-sur-mer, C. Le Hoy, 1874-77, 4 vol. XXVH + 1579 + 382 pp., in 8°.

  Gœthals :
Gœthals (F.V.) : Dictionnaire des familles nobles de Belgique, Bruxelles, Polack, 1849, 4 vol. in fol., sans pagination.

  De Wree:
De Wree (Olivier) : Généalogie des comtes de Flandre…, Bruges, 1642.

  Le Sueur :
Le Sueur (abbé A.) : Notice sur quelques verrières anciennes de l’arrondissement d’Abbeville, Abbeville, Paillart, 1888, 48 pp., in 8°.

  Palliot :
Paillot (Pierre) : .La vraye et parfaite science des armoiries…, Paris, Guignard, 1660, 678 pp, in fol.

  Rietstap :
Rietstap (J.B.) : Armorial général…, 2me édition, Gouda, Van Goor, s.d., XL + 1150 + 1316 pp., in 4°.

  Picard. Hist. et Mon. :
Des Forts (Philippe) in Picardie Historique et Monumentaie, t. III, prem. partie, Amiens, Yvert, 1904-06, 266 pp., in fol.

  Vimeu
Des Forts (PhiIippe} et Rodière (R.) : Le pays du Vimeu, fasc. 3 Amiens, Yvert, 1940, aux pages 483 sq.

  Epigr. Pas-de-Cal. :
Épigraphie du Pas-de-Calais, Arras, -Fontenay-le~Comte, 1883-1937, 8 tomes, in 4°.

  Canton :
Canton (G) et Hainsselin (P.) : Études sur les vitraux de Picardie, n° 5, église de Villers-Campsart, in Bull. Soc. des Antiquaires de Picardie, t. 43, 1949-50.; pp. 269 sq, 322 sq, 375 sq.

  Nous tenons à remercier tous ceux qui ont bien voulu nous aider dans les recherches et en particulier:

M. A. Sallez, architecte en chef des monuments historiques;

ainsi que,

Mme Agache, conservateur du musée municipal et de la bibliothèque d’Abbeville;
M. Bougard, directeur des services des Archives du Pas-de-calais;
M Buiret, délégué départemental des  Maisons Françaises, maire de Huppy,
M. le chamoine Coolen, président de la Société des Antiquaires de la  la Morinie;
M. Labarre, conservateur à la bibliothèque nationale;
M. Simonet, conservateur en chef de la  bibliothèque municipale de Rouen;
Mlle G. THOMAS, conservateur à la bibliothèque  de Saint-Omer;
Enfin et tout spécialement Mlle Tournouer, conservateur à la bibliothèque d’Amiens, qui a bien voulu nous autoriser à photographier et à reproduire quelques pages du Ms Goze.

  L’église de Huppy, à l’exception du clocher, a été presque totalement détruite en mai-juin 1940. Elle avait été élevée entre le XVéme siècle et le milieu du XVIéme, la nef étant la partie la plus ancienne. Le chœur ainsi que les bras du transept (chapelle de la Sainte ,Vierge au Nord – chapelle de saint Sébastien au Sud) avaient reçu des voûtes aux nombreuses clefs sculptées. Plus tard fut édifiée, sur le flanc Est du croisillon Nord, une chapelle seigneuriale s’ouvrant sur la première travée droite du chœur et qui ne fut jamais voûtée. Elle était éclairée par deux fenêtres, l’une à l’Est, l’autre au Nord, chacune de trois lancettes garnies de vitraux historiés disposés suivant deux registres et datés de 1545. (Ces vitraux ont été déposés avant la destruction de l’église.)

Registres supérieurs et tympans

Fenêtre Orientale:

au tympan : Anges;
au centre : Saint Michel terrassant le démon;
à gauche : Saint Louis présentant un donateur et son fils;
à droite : Sainte Suzanne accompagnant une donatrice et ses deux filles;
Les armoiries de ces seigneurs, représentées sur les prie-Dieu, ornent aussi leurs vêtements.

Fenêtre Nord :

au tympan : sur un fond bleu, huit cadenas d’argent accompagnés de leurs clefs garnissent les ajours;
au centre : Couronnement de la Vierge;
à gauche : Saint François;
à droite : Sainte Barbe;
Les donateurs ne sont représentés que par les armoiries peintes aux pieds des saints.

Registres inférieurs.

  Ils présentent dans les deux vitraux la même disposition :  au milieu : un grand écusson accompagné de tous ses accessoires, dans chacune ‘des lancettes latérales : huit blasons disposés sur deux colonnes de quatre.

*

  La seule description un peu détaillée qui ait été publiée sur l’église de Huppy est celle qu’en a donnée Philippe des Forts dans la Picardie Historique et Monumentale, notice qu’il a complétée et en partie corrigée dans son Pays du Vímeu: Goze avait réuni sur cette église un grand nombre de notes, les plus anciennes datées du 6 avril 1847, dans l’intention probable d’en publier la monographie. Ce travail est resté inachevé. Les notes se trouvent à la bibliothèque municipale d’Amiens (Mss. Goze 813 et 820). La confusion de ce travail et les nombreuses erreurs qu’il contient, tout au moins en ce qui concerne la chapelle seigneuriale et ses vitraux, rendent nécessaire une mise au point de la question.
  En partant des armes anciennes demeurées en place dans les registres supérieurs, nous identifierons d’abord les donateurs. Dans une seconde partie, nous établirons leurs quartiers de noblesse. Nous pourrons en venir alors à l’étude des nombreux blasons des registres inférieurs.

I

IDENTIFICATION DES DONATEURS

Fenêtre Orientale:

Louis de Teuffles – Suzanne de Saint-Omer

  (Saint-Omer-Morbecque: Pour faciliter la lecture, nous gardons l’orthographe Saint-Omer-Morbecque qui est celle de tous les ouvrages récents. L’orthographe au XVéme siècle différait. Les épitaphiers, pour cette époque, écrivent Saint-Omer et Morbeke (ou Moorbeke), soit dans leurs propres textes, soit pour les inscriptions qu’ils ont copiées sur des tombes ou des verrières.
  Nous relèverons seulement : en 1586 (Épigr. Pas-de-Cal. t. VI, p. 1356) sur une tombe à Saint-Michel-les-Saint-Pol, « Sainct-Omer » et « Morbeke“ en 1563 (Épigr. Pas-de-Cal. t. VIII, p. 5081), la même inscription sur une verrière à Courrières  et mieux “Sainct-Omer » et « Moorbeke“, à Camblain, sur le pierre tombale même de François de Recourt et de Barbe de Saint-Omer sa femme.
  Dans notre dernier chapitre, nous adopterons naturellement la graphie Sainct-Omer-Morbeke qui est la seule vraisemblable vers 1540.
  Nous agirons de même pour les autres noms et le lecteur voudra bien ne pas s’en étonner).

  Les armoiries qui figurent sur le prie-Dieu du donateur et qui se retrouvent sur ses vêtements se lisent : d’argent à deux lions affrontés de sable, armés et lampassés de gueules, chargés à l’épaule d’une fleur de lys d’argent et tenant entre eux un écusson de gueules ; qui est TEUFFLES.
  Les armes de la donatrice sont : Parti de Teuffles et de : Écartelé : 1 et 4 d’azur à la fasce d’or (Saint-Omer-Morbecque) ; 2 et 3 d’or au lion de sable (POUCQUES) : sur le tout bandé d’argent et d’azur de six pièces (HONDECOUTRE).
  Tous les auteurs sont d’accord pour reconnaître dans le donateur Louis de Teuffles, seigneur de Huppy, ce qui est confirmé par la présence de Saint Louis comme présentateur. (On ne sait pourquoi .Philippe des Forts y avait vu d’abord un saint Henri), erreur qu’il rectifia d’ailleurs dans “Le Pays du Vimeu”.) Sa femme, qu’il avait épousée en juin 1540, est Suzanne (Philippe des Forts la nomme Barbe, la confondant avec sa sœur dont les armoiries figurent à l’autre vitrail.) de Saint-Omer, fille de Denis de Saint-Omer-Morbeke, seigneur de Hondecoutre et de Marguerite de Flandres-Drinckam.

  Fenêtre Nord :

François de Recourt – Barbe de Saint-Omer

  Le blason du donateur est : Écartelé : 1 et 4 contre-écartelé d’or et de sable (LENS) ;2 et 3 bande d’argent et d’azur de 6 pièces, à la bordure de gueules (LICQUES). Le Saint patron étant Saint François, il ne peut s’agir que de François de Recourt dit de Lens, baron de Licques, mort le 21 septembre 1535 et dont le fils François II fut châtelain de Lens.
  L’écusson de la donatrice est : Parti de Lens-Licques et du même blason que celui de Suzanne de Saint-Omer. La Sainte patronne
étant Sainte Barbe, il s’agit de Barbe de Saint-Omer, sœur de Suzanne. Elle avait épousé François de Recourt avant le 27 mars 1522. (Lorsqu’à cette date elle fut marraine de Barbe de Lens, fille de
Philippe de Lens dit de Rebecque et de Claude d’Audenfort, elle est dite « dame de Hondecoutre, femme de François de Recourt“).

II

QUARTIERS DE NOBLESSE DES DONATEURS.

I – LOUIS DE TEUFFLES.

  Louis de Teuffles était seigneur de Grébaumesnil, Caumont, Huppy, Saint-Maxent, Monflières et autres lieux, capitaine de Montreuil ‘et’ chevalier de l’ordre de Saint-Michel. L’ensemble de la seigneurie de Huppy lui était venu, en 1545, par donation de son parent, Jean de Haucourt, mort sans enfant. 

Deux tableaux permettant de comprendre comment la seigneurie de Huppy est passée de la faille de Boutery à celle de Teuffles.

Il mourut vers la fin de 1570. Comme nous l’avons mentionné, il avait épousé, en juin 1540, Suzanne de Saint-Omer, fille de Denis de Saint-Omer et de Marguerite de Flandres-Drinckam. Il en eut un fils, mort avant son père (Le 9 septembre 1570, Louis de Teuffles avait fait une donation de 10 couples de grains à Oudart de Gouy, à prendre sur la cense de Caumont, à condition de retour à ses deux filles si Oudart n’avait pas d’enfant: (Ms. CB 87, n°6, à la bibliothèque de la Société des antiquaires de Picardie) et deux filles. L’aînée, Françoise, épousa le 11 novembre 1559 son cousin Adrien de La Rivière, baron de Chepy, seigneur de Villers-Campsart, Epaumesnil, Frières, Grandmoulin, Boisjeux, chevalier de l’ordre du Roy et qui devint par ce mariage seigneur de Huppy. La cadette, N, se maria avec le seigneur de Radepont.
  D’après le manuscrit de la bibliothèque nationale PO 2815, dossier 62581, pièce 6, utilisé par Philippe des Forts (mais où il
s’agit de Barbe de Saint-Omer et non de Suzanne), sa généalogie, pour la période qui nous intéresse, est la suivante :

L’arrière-grand~père de Louis de Teuffles était un autre LOUIS DE TEUFFLES, marié à Marie AUX ESPAULES.
Leur fils, JEAN DE TEUFFLES, épousa Marguerite de CAUMONT, fille de Jean de Caumont et de Marie de LA FOSSE.
Ce Jean de Teuffles eut un fils GUILLAUME DE TEUFFLES, marié, vers 1500, à Jeanne de BENSERADE, fille de Paul de Benserade, grand-maître de l’artillerie en 1504, mort à Ravenne en 1512, et de Marguerite de BRESTEL. Paul de Benserade était fils de Jean de Benserade et de Jeanne de LIETTRES  (Nous croyons que la femme de Jean de Benserade était Jeanne de Liettres, et non de Lierre, comme le dit le Père Anselme) et Marguerite de Brestel, fille unique de Jean de Brestel, seigneur de Chepy, mort vers 1476 et de Marie d’OCCOCH.

  Guillaume de Teuffles eut de Jeanne de Benserade deux fils LOUIS DE TEUFFLES, mari de Suzanne de SAINT-OMER, qui nous intéresse et Nicolas, qui épousa Antoinette du Fay d’Athies dont il n’eut qu’une fille (cf. Belleval Nobil., col. 858}.

  • D’après cette généalogie,
    Les quatre quartiers paternels de Louis de Teuffles sont :
    TEUFFLES, AUX ESPAULES, CAUMONT, LA FOSSE.
    et les quatre quartiers maternels :
    BENSERADE, LIETTRES, BRESTEL, OCCOCH.

Il SUZANNE DE SAINT-OMER.
Côté paternel.

  Du Côté paternel, Suzanne de Saint-Omer (Cf. Ms. Amiens 777, fol 229 sq.) descendait de Gauthier d’Ypre dit de Reninghe, seigneur de Morbecque que lui avait apporté sa femme Agnès. Il était fils puîné de Mahaut d’Aire, châtelaine de Saint-Omer, dame de Fauquembergue (1262) et de Jean d’Ypre, sieur de Reninghe’ qui prit les armes et le nom de Saint~Omer (D’après le Ms. St-Omer 891, t.II, p. 327 les armes de la famille d’Ypre étaient “de gueules à la croix de vair ». Demay signale sous le n° 348, un sceau de Baudoin d’Ypre, chambellan du duc de Bourgogne, 1385 . . . écu écartelé: 1 et 4 sautoir au lambel ; 2 et 3 une croix de vair.)
Gauthier fut marié deux fois. De sa première femme, il eut un fils, Guillaume d’Ypre dit de Reninghe, sieur de Morbecque (1305).
Celui-ci eut de sa femme, Ide de La Tour, un fils, Jean I, seigneur de Morbecque, marié à lsabeau Belle.
D’où Denis de Morbecque, marié à Béatrix Van Borre, qui est surtout connu pour avoir fait prisonnier le roi de France, Jean
Le Bon, à la bataille de Poitiers, en 1356.

La branche aînée, qui avait pris le nom de Saint~Omer s’étant éteinte vers cette époque ou étant tombée en quenouille, le nom et les armes de Saint-Omer furent repris par Denis, ou par son fils Jean Il que le Ms. Amiens 777 nomme « Jean de Saint-Omer seigneur de Morbecque ». (Quant à la châtellenie, après être passée par mariage en diverses familles, elle finit par être vendue à Jeanne de Luxembourg, veuve de Guy de Chatillon, comte de Saint-Pol.)

Ce Jean eut de Jeanne de Poucques (la famille de Poucques était une des plus anciennes de Flandre et se
disait  apparentée aux comtes de Flandre. Demay , cite pour cette époque deux sceaux de cette famille, l’un d’Olivier, seigneur de Poucques en 1336 (n° 1451), l’autre d’Enlard de Poucques, en 1394 (n° 5491), tous deux au lion passant.), outre un fils Josse qui mourut sans hoirs, JEAN II DE SAINT-OMER, (Jean Il eut aussi une -Fille, Marie, dame de Dranoustre, qui par son mariage avec Jean de Wallon-Cappelle, donna naissance à une famille dite de Saint-Omer-Wallon-Cappelle, qui prit comme blason, d’or à deux fasses de gueules, cf. Epigr. Pas-de-Cal., t. V, p. A-331).) vivant en 1440, qui épousa Jossine de STEELANT, fille de Philippe de Steelant et de N. de Flandres-Drinckam ; lui-même quatrième fils d’Olivier de Steelant et petit-fils de Guillaume de Steelant qui s’illustra à la bataille des Eperons d’or (1302).

D’où JOSSE DE SAINT-OMER, sieur de Morbecque, qui épousa Jeanne de HONDECOUTRE  (Les statues gisantes de Josse de Saint-Omer et de Jeanne de Hondecoutre se voyaient autrefois dans l’église de  Morbecque, avec les épitaphes suivantes : « Icy gist noble homme Josse de S. Omer, chevalier, seigneur de Morbeck, d e Dranoestre & conseiller et chambellan ordinaire de Monseigneur Charles, duc de Bourgogne et de Monseigneur Maximilien d’Autriche, qui depuis fut Roi des Romains, lequel chevalier trépassa le XXIII° de février I’an mil quatre cent quatre vingt quatre »  – “Icy gist noble clame  dame  Jehenne d’Ondecourt, dame du dit lieu, d’Allembon, de Waldéne et de  Royaulcourt, en son vivant femme du dit chevalier, laquelle trépassa l’an de grâce mil quatre cent septante et un, le XI  jour de janvier » – “Priez pour les âmes » cf. Congres archéologique De Dunkerque, 1860, p. 149.), fille de Jacques de Hondecoutre et d’Anastasie de POUCQUES. (Anastasie de Poucques était fille de Jean de Poucques, vicomte d’Ypre, sieur de Thome et de Waldene, et de Jeanne de Flandre : et petite-fille de Eulard de Poucques, mort en 1415, et d’Anastesie d’Oultre, vicomtesse d’Ypre, dame de Waldene, fille de Baudoin d’Oultre, vicomte d’Ypre et  de Anastesie Morslede.)

De leur union naquirent:

1) – Charles de Saint-Omer, seigneur de Morbecque, marié à Jeanne de Bailleul-Douxlieu (Charles avait donné à l’église de Camblain une verrière ainsi notée par J. de Clerck (cf. Epigr. Pas-de-Cal., t.VIII p. 558) « En la nef du costé dextre en entrant en l’églyse, en la verrière, est priant Messire Charles de Sainct-Omer, signeur de Hondecoutre.  – 1. Moorboke  – 2. Drynckam – 3. Hondecoutre (écartelé) – 4. Wissocq » – « Charles de Sainct Omer, chevalier, signeur de Hondecoutre, de Bresmes, de Westcappelle, conseiller et chambellan du Roy des Romains, at donné ceste verrière » – 1533 “Priez pour luy ».)
2) – Philippe de Saint-Omer dit de Morbecque, seigneur d’Ebblinghen, qui épousa Marguerite d’Allennes;
3 – DENIS DE SAINT-OMER, seigneur de Hondecoutre, Capele, Bresme, bailli de Gand, capitaine de Dunkerque. (Charles portait : Saint-Omer. – Philippe : Saint-Orner écartelé Hondecoutre. – Denis : Saint-Omer écartelé Poucques et sur le tout Hondecoutre.)  il avait épousé Marguerite de Flandres-Drinckam, dame de Nieuverlet dont il eut deux fils, Denis et Charles qui moururent sans descendance et trois filles :
1)  – BARBE DE SAINT-OMER, l’aînée, mariée à François de RECOURT, seigneur de Recourt et de Camblain
2) – SUZANNE DE SAINT-OMER, mariée à Louis de TEUFFLES, seigneur de Huppy (J. De Clerck note aussi (cf. Epigr. Pas-de-Cal., t. VIII, p. 559) que Suzanne, avant son mariage, avait donné une verrière à l’église de Camblain  » En la troisième (verrière de la nef à droite ) est priant une demoiselle portant les quartiers comme dessus, assavoir Moorbeke, Drincam, Hondecoutre, Wissoc – Ceste verrière at donné Madamoiselle Susanne de Sainct-Omer, damoiselle de Vissarre et de La Tourlelarie (sic). En I’an MDXXXVII. Priez & ».).
3)  – JEANNE SE SAINT-OMER qui fut religieuse à Messines.

  Les quatre quartiers paternels de Suzanne de Saint-Omer sont: SAINT-OMER, STEELANT, HONDECOUTRE, POUCQUES.

Côté maternel

  Par sa mère, Marguerite de Flandres-Drinckam, Suzanne de Saint-Omer descendait de Jean I, dit “sans terre », cinquième fils bâtard de Louis de Male, comte de Flandre. (Louis II de Male, comte de Flandre, né en 1330, mort le 9 janvier 1384, avait épousé Marguerite de Brabant dont il n’eut qu’une fille légitime, Marguerite, qui se maria à Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, Mais il eut plusieurs fils naturels.) En 1383, Jean I reçoit de son père la seigneurie de Drinckam confisquée sur Jean de Scheurvelde, héritier de Jacques de Drinckam, dernier seigneur du lieu. (cf. De Wree, p. 280) Jean I prit alors le nom de Jean de Flandres-Drinckam. Il avait épousé Guillaumette de Hallevin, héritière de Lichtervelde. Il fut tué, en 1396, à la bataille de Nicopoli.

  Le fils des précédents, Jean II de Flandres, seigneur de Drinckam, épousa lsabeau de Ghistelles, dame de Wissaert. De ce mariage naquirent quatre fils.

  Le seul qui nous intéresse est le second, JACQUES DE FLANDRES dit de DRINCKAM, qui mourut le 10 avril 1459. Il avait épousé Guillaumette de BAMBEKE, dame dudit lieu, fille de Jean de Bambeke et de N. (De Wree (p. 282) rapporte, d’après la Ms. Damhoud, l’épitaphe de ce Jacques qui se lisait au chœur de l’abbaye de Saint-Nicolas de Furnes : « Cy gist Messire Jaques de Drincham, chevalier, conseiller et chambellain de Monseigneur ‘e Duc de Bourgogne, comte de Flandre et son bailly de Furnes à son trépas, lequel mourut l’an de nostre Seigneur 1459, le X d’avril et Dame Guillemine de Bambeke, fille de Jean de Bambeke, alors espouse dudict Messlre Jaques, laquelle mourut I’an de nostre Seigneur 1473, le XIX d’avril “ – « Il portait de Ghistelle au premier canton de Flandre et sur l’autre costé l’escusson de Luxembourg, (au) dessoubs (d’) un cigne d’argent. Et sa femme portait d’hermine au premier canton de gueule ».)

  Le fils de. Jacques de Flandres dit de Drinckam fut SIMON DE FLANDRES dit de DRINCKAM, qui épousa Marguerite de WISSOC, dame de Nieuverlet, fille de Georges de Wissoc et de Catherine de CUINGHEM.

 Ils eurent comme seul enfant MARGUERITE DE FLANDRES, dite de DRINCKAM, dame de Nieuverlet, qui épousa en premières noces Denis de SAINT-OMER, seigneur de Hondecoutre dont elle eut trois filles : Barbe, Suzanne et Jeanne. (En secondes noces Marguerite de Flandres épousa Charles de Halluyn)

  Les quatre quartiers maternels de Suzanne de Saint-Omer sont donc : FLANDRES-DRINCKAM, BAMBEKE, WISSOC, CUINGHEM.

III – FRANÇOIS DE RECOURT

Côté paternel.

  François de Recourt descendait de Jean I de Recourt qui vivait au début du XIV éme siècle et était devenu châtelain de Lens et seigneur de Camblain par son mariage avec Ide de Lens, fille de Jean, châtelain de Lens et seigneur de Camblain, et de Marie-Anne, dame d’Aine et de Cauroy. (Le blason de Recourt est : de gueules à trois bandes de vair, au chef d’or.)

  Jean II de Recourt, fils de Jean I, devenu châtelain de Lens, seigneur de Recourt, Camblain, La Comté, modifia le blason en écartelant Recourt de Lens. (Lens : écartelé d’or et de sable.)

  Son fils, François I de Recourt, après son mariage avec Béatrix (alias Léonor) de Licques (ou l.isques), dame et héritière de la baronnie de Licques (Licques : bandé d’argent et d’azur de six pièces, à la bordure de gueules.) modifie à son tour le blason en remplaçant Recourt par Licques. (Le Ms. St-Omer note en effet à la page 639 que Jean-Aggravain de Recourt, petit-fils de François, portait ses armes « comme avaient fait son père et aïeul, savoir de Lens et Licques sans rien de Recourt ».)

  Leur fils Gérard de Recourt se maria deux fois : la première avec Françoise de Mailly ; la seconde avec Jeanne de Vianne. A sa mort, en 1375, la châtellenie de Lens et la baronnie de Licques échurent à ses descendants du premier mariage, jusqu’à sa petite-fille, Marie, femme de Valéran des Obeaux.

  Celle-ci étant morte sans enfant, en 1441 (ou 1443), ces seigneuries revinrent à JEAN III AGGRAVAIN DE RECOURT, fils du second mariage de Gérard.  Jean Aggravain épousa Marguerite d’ALLENNES, dame d’Escouanne (alias lscoivres – Esquernes) et de Ternas. (Allennes : d’argent à trois tourteaux de sable.).

   Jean-Aggravain et Marguerite d’Allennes avaient fait don à |’église de Camblain d’une verrière ainsi décrite par Jacques de Clerck, cité dans Epigr. Pas-de-Cal., t. VIII, p. 556. “En la grande verrière est priant ung chevalier et une dame, avecq plusieurs enfants – 1° Écu écartelé Lens et Licques ; heaume cimé d’un cygne : bannières aux armes de Licques et de Lens – 2° Lozange parti Lens – Licques et d’argent à trois tourteaux de sable (Allennes)” – « Messire Aggravain de Recourt, chevalier, chastelain de Lens, signeur de Licques, dudict Recourt, Cambellin et de La Constée (La Comté) – Marguerite d’Allennes, dame de terres (lire Ternas) d’Iscoivres, femme dudict signeur“ – – “En haut de verrière il at trois serrures fermées au verroil, avecq ces mots : plus m’en d’y.”

  Le 9 janvier 1455, Jean-Aggravain répartit ses biens entre ses nombreux fils. L’aîné Jean reçut la châtellenie de Lens et la baronnie de Licques, mais, par la mort de ses frères, les seigneuries de Camblain et de Recourt lui revinrent avant 1466.

  Ce JEAN DE RECOURT avait épousé, le 27 août 1453, Jeanne de STAVELE, fille de Jean de Stavele, seigneur d’Isenghien, et de Marguerite d’ANTHOING. (Stavele : d’hermines à la bande de gueules.  Anthoing : de gueules au lion d’argent.) Il mourut vers 1482, n’ayant eu de sa femme que deux fils.

L’aîné Jacques (Son blason avec ses accessoires est connu par un sceau cité par Demay t. II, p. 78, n° 5547: « ratification: du traité d’Arras, le 12 janvier 1482, chastellain de Lens, seigneur de Lisques ; écu à l’écartelé plain, écartelé de trois bandes, timbré d’un heaume cimé d’un cygne ; supports, deux chèvres. Sur le contrescel: bannière chargée des mêmes armes ». L’écartelé plain est certainement Lens ; l’écartelé à trois bandes, Licques. Jacques I avait donc gardé le blason de son père.), nommé dans les textes Jacques de Recourt et de Licques, lui succéda, le puîné devenant abbé de Notre-Dame de Licques. Ce JACQUES I DE RECOURT avait épousé Jeanne DU FAY, fille de Laurent Du Fay, seigneur de Hulluch et de Bonne de LA VIEFVILLE. Il vivait encore en 1540 et avait alors 80 ans. Il laissa deux fils : l’aîné Jacques Il qui suit et le cadet François l, qui suivra.

  Jacques Il de Recourt fut baron de Licques, châtelain héréditaire de Lens, chambellan de Charles-Quint, gouverneur de Landrecies, bailli de Saint-Omer en 1538. Il mourut avant 1562. (Demay t. l, p. 13] cite de lui un sceau sur un acte du 25 décembre 1535, n° 72 : « Baron de Licques et chastelain de Lens. – écu plain, écartelé de trois bandes à la bordure [c.à.d. Lens-Licques), timbré d’un heaume cimé d’un cygne et d’un bélier affrontés et issants ».)

  Il fit don, d’après Ms. St-Omer, à l’église de Saint-Denis de Saint-Omer d’un vitrail où étaient ses armes : « Lens écartelé Licques et deux bannières, l’une à droite aux armes de Lens, l’autre de Licques, ayant deux serrures à bosses pour marque de chastelain. Ses cartiers : Lens-écartelé, Fay, Stavele, La Viéville“.

  Son fils et héritier Philippe qui exerça de nombreuses charges militaires mourut à Bruxelles en 1588, ayant vendu la châtellenie de Lens à son cousin François II, fils de François l de Recourt.

    FRANÇOIS I DE RECOURT, cité par Ms. St-Omer 891 comme devenu seigneur dudit lieu, Chocques, Camblain, en 1524, par partage, épousa Barbe de SAINT-OMER. Il mourut le 21 septembre 1535 et fut enterré dans l’église de Camblain. Selon J. de Clerk, son blason se trouvait à “Camblain… au costé droict du chœur (en) un tableau d’harcements et pompes funèbres du signeur de Recourt, père du signeur à présent. Il porte : 1. Recourt (Lens-Licques) – 2. Staveles – 3. Fay, de gueules à la fasce d’argent accompagnée de trois haches du même (erreur par confusion avec Failly) – 4. La Viefville – 5. Moorbeke – 6. Hondecoutre : écartelé : -1 et 4 bandé d’azur et d’argent (sic), 2 et 3 au lion – 7. Drinckam : échiqueté d’azur et d’argent (sic) – 8. Wissocq » (Epigr. Pas-de-Cal., t. VIII, p. 581). Le même manuscrit donne les détails suivants sur sa tombe. A la chapelle à costé gauche est une tombe élevée avecq ces quartiers, contre le mur. Écu écartelé Lens-Licques avec croissant de sable en brisure sur le franc-quartier – Lozange parti (lacune) et Lens-Licques (sic) – 1. Recourt – 2. Stavele – 3. Drynckam : de gueules au chevron d’hermines, au franc-quartier de Flandre – 4 Wissoc – 5. Fay aux haches (même erreur que ci-dessus) – 6. Vieufville – 7. Moorbeke – 8. Hondecoutre écartelé : 1 et 4 bandé d’azur et d’argent (sic), 2 et 3 au lion. – L’escríture est telle : Cy gist noble homme Monseur Franchois de Recourt, signeur du dict lieu et de Cambelin le Chastelain, filz de baron de Licques, chastelain de Lens, lequel trépassa le XXI de septembre l’an MDXXXV. – Priez Dieu pour son âme – Cy gist Madame Barbe de Saint-Omer, dict de Moorbeke, damoiselle de Hondecoutre, Cappele, Breves, Lovernet, en son vivant femme du dict signeur de Recourt ; laquelle trespassa le (lacune) ». (D’après le Ms.St-Omer, François l blasonnait : Lens écartelé Licques et sur le tout Recourt.)
  A sa mort, François I laissa de sa femme Barbe de Saint-Omer un fils, François II, qui suit, et quatre filles :Jeanne, Suzanne, mortes jeunes, Jacqueline et Françoise. Jacqueline avait épousé Antoine de Sacquespée, seigneur de Dixmude, fils d’Antoine de Sacquespée et de Léonor de Lens, fille de Jean de Rebecque et de Béatrix de Sainte-Aldegonde. Devenue veuve, en 1568, elle se remaria à François de Montmorency. Elle mourut en 1591. (Elie avait donné à l’église de Camblain, avec son premier mari, une verrière ainsi mentionnée par J. de Clerck « En l’autre costé de l’églyse (c.à.cl. du côté gauche de la nef), à la seconde verrière est priant Anthoine de Dixmude et sa femme – Anthoine de Sacquépée, signeur de Dixmude, d’Escoult, de Watou, &, et Mademoiselle Jaqueline de Recourt, dame du Petit-Willerval et Henry, filz du dict signeur, ont donné ceste verrière, l’an 1549, an octobre ». Avec son second mari, elle donna aussi une verrière à l’église de Courriéres, ainsi décrite par J. de Clerck(cf. Epigr. Pas de Cal., t.VIII, p.509) » Dans le chœur … 0 une fenestre est François de Montmorency avecque jacqueleine de Recourt et ces quartiers: 1. Montmorency – 2. Vendegies – 3. Blois – 4. Barbanson –  1 Recourt ( écartelé Lens-Licques, sur le tout Recourt; de gueules à trois bandes de vair, au chef d’or) – 2 Fay (d’argent semé de fleurs de lys de sable) – 3 Morbeke – 4 Flandres, le lion chargé d’un écu de Ghistelles ( c.à.d Drinckam).Françoise avait épousé François de Wissoc, seigneur de Tannay. Ils donnèrent eux aussi une verrière à l’église de Camblain ainsi mentionné par de Clerck( Epigr. Pas-de-Cal., t. VIII,p 599)  » En l’autre costé de l’églyse (c.à.d le coté gauche) est priant François de Wissoc »  – Messire François de Wissoc, chevalier, signeur de Tannay, & ; dame Françoise de Recourt, son espouse, ont donné ceste verrière , l’an 1549″ . François II de Recourt que le Ms. St-Omer nomme  » sgr de Recourt, Camblain, Chocques, Hondecoutre et châtelain de Lens, par achat qu’i| fit à son cousin Philippe, baron de Licques » portait « comme son père Recourt sur le tout ».(Il avait donné à la chapelle Notre-Dame de l’église de Camblain une verrière ainsi mentionnée par de Clerck : »En la troisième verrière est priant Messire Franchois de Recourt avecq ces huíct quartiers, assavoir : 1. Lens-Licques- 2. Hullu (en blanc) – 3. Stavele – 4. La Víefville – 5. Moorbeke – 6. Dryncam : échiqueté d’azur et d’argent (sic) – 7. Hondecoutre : bandé d’azur et d’argent (sic) – 8. Wissocq » ~ “avecq seste écriture desoubs : Franchois de Recourt, signeur de Camblain le Chastelain, at donné ceste verrière l’an MDXLIIII. – Priez Dieu pour luy et ces (sic) amis trépassés »). Il avait épousé lsabeau de Saint-Omer-Walloncappelle, fille de Nicolas de Walloncappelle et de Jeanne de Zuyten, dame d’Écoutète, dont il eut descendance.
Ainsi les quatre quartiers paternels de François I de Recourt sont : RECOURT, ALLENNES, STAVELE, ANTHOING.

Coté maternel.

  La mère de François de Recourt était Jeanne DU FAY, fille de Laurent du Fay, seigneur de Hulluch et de Bonne de LA
VIEFVILLE.
Ce Laurent Du Fay est le Laurent Cuignart qui, en 1475, acheta la seigneurie de Hulluch à Jacques de La Hamaïde. On ne connaît ni le nom de son père ni celui de sa mère. Peut-être était-il l’un des nombreux fils de Charles Du Fay. (Le Ms. Amiens 777 ainsi que le Ms. St-Omer, p. 638, lui donnent comme blason : écartelé : 1 et 4 semé de fleurs de lys de sable (Fay) : 2 et 3 d’argent à trois chevrons de gueules « Courtrai ou Cuinghem)

La femme de Laurent, Bonne de La Viefville, (La Viefville 1 fascé d’or et d’azur de 8 pièces, à trois annelets de gueules rangés en chef et brochant sur les deux premières fasces. Les épitaphiers anciens cités dans les huit tomes de Epigr. Pas-de-Cal., écrivent ce nom de nombreuses façons : Viéville, Viesville, Vieuville, Vieuf-ville. Nous gardons la graphie La Viefville qui semble la plus courante mais n’est peut-être pas la meilleure.) était la troisième fille de Lancelot (ou Guillain) de La Viefville, seigneur de Westrehem, chambellan maître d’hôtel du duc de Bourgogne en 1437, capitaine de Saint~Quentin et seigneur des Marconnelles en 1445, décédé le 11 juillet 1458, et de Jeanne de BERNEMICOURT, (Bernemicourt :d’azur au chef cl’argent. Pour ce blason se reporter à Épigraphie Pas-de-Cal., t. VII, p.178 et t. VIII, p. 448.)    fille d’Eustache de Bernemicourt et de marie de Habarcq.

Ainsi les quatre quartiers maternels de François de Recourt sont : DU FAY; ? ,LA VIEFVILLE, BERNEMICOURT.

IV – BARBE DE SAINT-OMER

Même généalogie que celle de sa sœur Suzanne (cf. p. 148).

III
BLASONS

Dans les deux fenêtres nous ne voyons plus les blasons dans leur ordre primitif. Certains, cassés, ont été remplacés par des réfections modernes ou par des panneaux venant d’ailleurs. Pour d’autres, on s’est contenté d’en changer la place.

/ Sources

La plupart des textes qui mentionnent les vitraux de Huppy ne font que signaler l’existence des blasons sans en donner aucune précision. Nous ne connaissons pas de description antérieure à celle de Goze (6 avril 1847). ( Mss. Amiens 822, f° 131 à 133, et 813, p. 286.). En 1864, Macqueron a reproduit en couleur 19 blasons, mais sans en indiquer les emplacements. Ces dessins ne sont intéressants que par comparaison avec ce qu’a vu Goze. (Ms. Macqueron:) Le Sueur, en 1888, a brièvement décrit les vitraux de Huppy et leurs blasons, mais son travail est si confus et erroné sur bien des points qu’il est à peu près inutilisable. (Le Sueur.) Plus tard, Philippe des Forts (Picard. Hist. et Mon, t. III pp 138 à 147,_planches aux pages 140 et 142, avec corrections du texte précédent en 1 Vimeu, pp 483-485.) signale les blasons après les restaurations et restitutions faites par Bazin vers 1902. Ce texte est fort important malgré de graves défauts sur lesquels nous aurons à revenir. D’autre part nous avons pris, en 1936, une photographie partielle du vitrail oriental.

L’église

Sommaire description audio de l’église  Saint Sulpice

L’église vers 1900

Sa description extérieure.

  Contrairement au reste, l’extérieur de l’église est décrit très sommairement dans la Picardie Historique et Monumentale, ce qui va nous permettre d’en faire une description plus approfondie.

Citons d’abord la P.H et M :

  L’ornementation extérieure de l’église est des plus simples. Un  soubassement (1) se raccordant au nu du mur par un talon renversé. un bandeau-larmier  (2) courant sous les fenêtres, des Archivoltes (3) avec arrêts horizontaux autour des fenêtres ; ce sont les éléments que l’on retrouve dans toutes les églises flamboyantes de la région. les contreforts (4) présentent une petite particularité ; le talus très allongé qui les amortit est légèrement concave. A l’extérieur apparaissent très visibles les  trois étapes (5) de la construction du monument. Le clocher et la nef appartiennent à la fin du XVe Siècle ou au commencement du XVIe Siècle; très peu de temps après furent bâtis le carré du transept et le chœur ; puis la chapelle seigneuriale. Comme à FONTAINE, on termina les travaux par la construction des voûtes. (Fin de la citation de PH et M)
Reprenons la citation depuis le début :

LE SOUBASSEMENT (1)

  Le soubassement se raccorde bien avec le nu du mur par une moulure. Il est en saillie par rapport à celui-ci de 8 cm, la moulure occupant toute l’assise de pierre de taille, soit 27 cm. Tout le soubassement est composé de grès et silex taillés en damiers, les angles des contreforts étant en pierres meulières. Une explication à cela: les constructeurs ont cherché pour bâtir le soubassement des matériaux plus résistants que la craie. Ils ont choisi le grès et les silex taillés pour le plein mur et ont opté pour la pierre meulière pour les angles, celle-ci étant plus résistante que la craie et moins dure à travailler que le grès.
  Il y a en moyenne deux assises de cet appareillage grès-silex sous l’assise moulurée (le terrain étant quelque peu en pente)

LE BANDEAU-LARMIER (2)

  Un bandeau-larmier à la hauteur du nez des appuis des fenêtres fait tout le tour de l’édifice sans interruption même au passage des trois portes de l’église : Ouest/Sud et la chapelle seigneuriale au Nord.

  A l’Ouest au passage de la porte le bandeau-larmier se transforme en archivolte en arc surbaissé. Pour la porte Sud dans la nef, les constructeurs ont choisi de faire un décrochement à angle droit afin de rechercher le nez de l’appui de fenêtre qui surplombe la porte passant au-dessus de l’archivolte de la porte sans le toucher. Pour la porte Nord de la chapelle seigneuriale (actuelle sacristie) Qui est plus basse Que !es deux autres, le problème a été résolu, en faisant traverser le bandeau-larmier par pénétration dans l’archivolte de la porte.

LES ARCHIVOLTES DES FENÊTRES (3)

Bien décrites dans la P.H. et M nous n’ajouterons que ces archivoltes, outre leur but décoratif comme dans toutes les églises, ont également une utilité pratique. Elle sont là en effet pour servir de renvoi d’eau au-dessus des baies au même titre que les bandeaux-larmiers, Citons au passage la définition d’un bandeau tiré d’un traité d’architecture :
  BANDEAU  (architecture) : moulure horizontale large et peu saillante placée sur une surface verticale ou épousant la forme d’une arcade, la circonférence d’une colonne (anneau). Le rôle des bandeaux extérieur est d’empêcher l’eau de pluie de couler le long du mur. Alors le profil de leur base forme larmier.

LES CONTREFORTS (4)

  Comme le signale ta P.H. et M, le glacis de ces contreforts est légèrement concave (pour l’esthétique) mais aussi comme pour les bandeaux, par utilité. Conçus ainsi, ils font office de coyaux.
  COYAU : petite pièce de bois formant « adoucissement . (dans la toiture) entre le pied des chevrons et la saillie de l’entablement. Ils facilitent ainsi l’écoulement des eaux de pluie en les ralentissant.
   LA CORNICHE D’ENTABLEMENT  : comme les éléments cités auparavant la corniche d’entablement moulurée, outre son rôle esthétique, a également une utilité pratique ; c’est elle qui reçoit la plate-forme de coyau, éloigne le ruissellement des eaux pluviales en écartant au maximum la gouttière du nu du mur.
  GOUTTIÈRES ET DESCENTES  : elles sont en cuivre avec dauphins en fonte. Les eaux sont écartées du pied des murs par des ruisselets pour la face Sud et des regards et puisards pour la face Nord plus élevée.
  LA COUVERTURE  : l’ensemble de l’église est couvert d’ardoises d’Angers M.H, faîtières en plomb, noues fermées en ardoises. L’aération des combles est assurée par des passe-barres situées en haut et en bas du rampant. Ces passe-barres outre leur utilité d’assainissement, servent également à fixer des crochets ou cordes pour tenir les échelles en cas de réparation.
  A noter : à la reconstruction, il n’avait été prévu et réalisé en partie un égout en tuiles plates sur l’entablement afin de supprimer l’inesthétique gouttière. L’eau n’étant plus  captée ruisselait le long des murs au risque de les dégrader à la longue. Ce projet a été abandonné et la gouttière a été posée sur l’ensemble de l’édifice.
  UNE LITRE ET DES ARMOIRIES  : comme toutes les églises, les murs sont parsemés de graffitis plus ou moins anciens, plus ou moins intéressants, nous en reparlerons. Par contre, nous avons retrouvé çà et là des traces d’une litre noire bien entendu, avec de place en place, mais biens répartis dans un souci d’esthétique, des blasons de seigneurie que nous n’avons pas pu authentifier, Des photos ont été prises de ces précieux témoins de traditions moyenâgeuses.

  D’après un traité d’architecture en voici la définition :

LITRE : nom féminin. Lors des funérailles d’un seigneur au moyen-âge, on peignait ou on tendait sur le pourtour des murs intérieurs et extérieurs de l’église une bande d’étoffe de couleur noire appelée LITRE sur laquelle se détachaient les armoiries du seigneur (toutes les paroisses ne possédaient pas cette longue étoffe, on peignait en noir sur le mur à 2,50 m environ du sol un bandeau de 40 à 50 cm de large souvent sur deux assises de pierre). Le droit de Litre était un droit seigneurial. Ce mot désigne également des bandes armoriées appliquées sur les murs de l’église pour les funérailles d’un grand personnage ou du PATRON de l’église. ››

  PATRON : droit canon. Personne possédant le droit de patronage sur une église. 

  PATRONAGE : le patronage d’une église fut souvent reconnu à la personne qui la fondait et à ses ayants droits successifs. 

LES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION (5)

  La P.H et M nous parle de traces des étapes de la construction sans les détailler, ce que nous allons faire brièvement car celles-ci sont expliquées dans d’autres chapitres. En faisant le tour côté Nord, le contrefort entre la tourelle d’escalier et le pignon Ouest du bas-côté à 45° montre bien que la nef a été construite avant le bas-côté Nord puisqu’il était alors destiné à contrebuter le diagonal de la nef.

Le 4éme contrefort, angle Nord Est du bas-côté est à 90°.

Le 5éme contrefort, angle Nord Est du transept Nord est à 45°, il contrebute le diagonal, la chapelle seigneuriale n’étant pas encore construite.

Le 6éme contrefort, angle Nord Est de la chapelle seigneuriale est à 45°, il était destiné à contrebuter la voûte (jamais réalisée).

LA SACRISTIE (XIXème Siècle)

  Continuons le tour de l’église en passant devant le chevet : nous sommes maintenant dans l’angle fermé par le Chœur et le Transept Sud. C’est à cet endroit qu’avait été bâtie une sacristie (heureusement disparue) les murs de cette sacristie extérieure fait de briques prenaient appui au Sud sur le contrefort Sud-Est du transept Sud et à l’Est sur le contrefort perpendiculaire du Chœur.

  Une porte extérieure s’ouvrait à l’Est. Une porte intérieure donnait accès au Chœur juste devant le Maître Autel. Des traces d’engravure  sont encore visibles çà et là.

  La toiture à 4 pans et 4 arêtiers exigeait la pose d’un chevreau le long des murs de l’église – mur Nord du transept Sud et mur Sud du Chœur. Le 16 avril 1871, le conseil vote 500 F pour une sacristie.

  Le pavage de cette sacristie avait été réalisé en 1877 avec de  bonnes briques de Sénarpont.

 

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